Le 12 décembre prochain sortira « Si c’était lui » un film de Anne-Marie Etienne avec Marc Lavoine. De l’hôtel Costes aux Arcades des Tuileries en passant par la place Vendôme, balade avec cet artiste polyvalent à qui tout réussit.
Marc Lavoine, vous sortez deux albums, un coffret et
vous enchaînez film sur film et notamment « Le coeur
des hommes 2 ». Enfin, vous venez d’avoir un
bébé. Est-ce que vous avez fixé une date sur votre
agenda pour vous reposer une peu?
Je tiens à rassurer tout le monde : à partir du mois
de janvier, on ne me verra plus. Je vais me retirer
un peu pour écrire tranquillement un nouvel album.
En mars, en revanche, je débuterai le tournage
d’un film de Philippe Le Guay, « Muchachos »
avec Géraldine Pailhas.
« Si c’était lui » parle d’amour et de
différences sociales. Tout le monde sait que vous
avez épousé une princesse, avez-vous ressenti ces
différences lorsque vous avez rencontré votre
femme?
Le fait que je sois marié avec une princesse est
anecdotique. J’ai davantage ressenti ces
différences lorsque j’étais jeune et que je
travaillais dans un atelier d’imprimerie. A
cette époque, je n’existais pas dans le regard
des autres. Il y a malheureusement beaucoup de gens
qui vivent dans la transparence au cœur de notre
société.
Dans le film, votre personnage Valentin se rend aux
Restos du Cœur pour retirer un repas. Depuis
plusieurs années, vous soutenez cette « œuvre » en
participant notamment aux concerts des Enfoirés.
Est-ce plus facile d’aborder ce genre de scène
lorsqu’il s’agit d’une
cause qu’on défend depuis longtemps ?
Au contraire, cela n’a pas été évident. Une
erreur dans ce type de situation peut être lourde de
conséquences. J’ai demandé l’avis de
Véronique Colucci à qui nous avions fait lire le
scénario, sachant que nous devions tourner cette
scène sur le site même des Restos du Cœur. Car même
si ce sont des acteurs et des figurants que
l’on voit passer, il fallait garder une
certaine pudeur. D’ailleurs, au départ, certaines
répliques du scénario n’étaient pas habiles et
elles ont été modifiées afin d’éviter les
généralités et de se rapprocher davantage de la
réalité. Et pour le coup, je trouve qu’il y a
une certaine vérité dans cette scène-là.
Quels sont les autres points communs entre le
personnage du film et vous ?
Le chat, le chat Léonard qui va et vient entre mon
appartement et celui de Carole Bouquet. J’ai
un chat depuis deux ans ; il s’appelle Pény. Il est
très important pour moi qui aime la solitude. La
solitude, c’est quelque chose qu’on ne peut
pas apprivoiser et un chat non plus. Le chat me
symbolise assez bien, finalement. Eh oui! Je suis
comme « chat »!
Dans le film, lorsque le personnage du film va mal,
il se réfugie toujours sur un banc (avenue Camoens)
du XVIème arrondissement avec vue sur la Tour
Eiffel. Lorsque Marc Lavoine va mal, où le
retrouve-t-on ?
On ne me retrouve pas! (rires) Je me réfugie dans
mon Polaroid… Je fais beaucoup d’images, cinq,
six images par jour, parfois 100 et ensuite je les
retravaille. Je vais d’ailleurs faire un livre
à partir de cette idée..Sinon, pour me changer les
idées, je pars aussi dans le Gers où j’ai
une maison. Dans ces moments-là, j’ai besoin
de sentir les chênes, de voir les étangs, les
biches. J’ai un grand besoin de solitude et de
nature.
Il paraît que vous n’avez pas dormi pendant
deux jours à cause d’une scène de baiser que
vous deviez faire avec Carole Bouquet. Il y a quand
même pire dans la vie pour devenir insomniaque,
non?
Je dors très mal tout le temps ; je suis insomniaque
la nuit et la journée. A une époque, je
m’endormais partout! Quant aux baisers de
cinéma, c’est ce qu’il y a de pire. Mettre sa
bouche sur la bouche d’une femme, que ce soit
Carole Bouquet, Zoé Félix, Zabou, Catherine
Wilkining, Emmanuel Béart ou Alice Taglioni, à
chaque fois c’est le même cauchemar. Et
pourtant, je vous le concède, elles ne sont pas
désagréables! Embrasser une femme chaque fois
différente n’est pas dans mes habitudes ; je suis
très vieille école. Bien sûr j’embrasse mon
épouse et à chaque fois c’est un voyage au cours
duquel je ressens quelque chose
d’extraordinaire, mais cette émotion n’a aucun
rapport avec le cinéma.
J’ai lu que vous associiez chacun des
personnages de vos films à des chansons. Pour « Si
c’était lui », quelle était votre
sélection?
Une compilation formidable Folk but not folk,
j’ai gardé cette habitude de demander conseil
aux vendeurs de disque et souvent ça marche. Cat
Power, c’est un album qui a accompagné mes
quatre derniers films. D’ailleurs, on peut en
entendre une chanson dans le Coeur des hommes.
Gainsbourg 73 c’est une pièce qui ne me quitte
jamais, c’est le disque que j’emmène
partout et que j’écoute tout le temps. Et
Daniel Darc aussi avec l’album Crève Coeur, un
album d’une désespérance qui me fait du bien.
C’est comme une chanson de Barbara, vous
pouvez faire dix films avec. Ou comme avec George
Brassens. Je travaille chaque scène comme une
chanson, comme un duo – c’est pour cela
que j’aime les duos. Un personnage doit avoir
une rythmique, une musicalité, un phrasé, un timing.
Je ne travaille jamais le volume, je m’imagine
ce qui va faire le tempo… Enfin tout ça
c’est mon petit travail interne.
Les solos de Marc et les duos de Marc (déjà disque
d’or) viennent de sortir. Après avoir chanté
en autre avec Catherine Ringer, Véronique Sanson,
Florent Pagny, Françoise Hardy, avec qui
rêveriez-vous de faire un duo?
Je suis allée voir Emmanuelle Saigner chanter au
Bataclan et là, forcément, j’y ai pensé. Avec
Géraldine Pailhas aussi… Après, c’est un
désir à partager. Ce n’est pas aussi réalisable
qu’on veut bien le penser.
Vous n’en n’avez pas un peu marre
qu’on vous parle toujours des Yeux
Revolver?
Pas du tout et je vais vous dire pourquoi, parce que
cette chanson, on peut lui péter la gueule, on peut
lui mettre des coups de pieds dans le ventre, lui
écraser la figure, la traîner dans la boue…
Elle se relève toujours toute seule. Une femme est
venue l’autre jour me voir ; elle était un peu
gênée et elle a fini par me dire qu’elle avait
un enfant autiste et que la seule façon
qu’elle avait pour entrer en contact avec lui
c’était quand elle passait Les Yeux Revolver.
Je ne peux pas en avoir marre de ça. Il y a des gens
qui se sont embrassés sur cette chanson, qui se sont
mariés, qui on peut être même connu leur premièr
amour! Elle vieillit avec moi et pourtant, elle,
elle reste jeune.
Sinon vous les trouvez comment mes yeux?
Très beau, mais on a déjà dû vous le dire…
J’aurai pu répondre « revolver » mais ça
aurait été un tout petit peu fastoche!
PREFERENCES
RESTAURANT : Unico, 16 rue Paul Bert dans le Xième.
Un restaurant Argentin
THEATRES : Théâtre de l’Oeuvre,Théâtre des Bouffes du Nord, et le Théâtre de l’Atelier « j’ai dans ces trois théâtres des souvenirs merveilleux. Julie Depardieu au théâtre de l’Atelier dans Le Retour de Pinter, c’était sublime »
MUSÉES :Le Louvre, Le musée Picasso
OEUVRE D’ART : « Un César »! « Et si vous voulez me faire un cadeau, une sculpture monumentale de Giacometti! »
POETE : Rimbaud « pour être poétiquement correct »
REALISATEUR : Roman Polanski, « un fantasme »
SIGNES PARTICULIERS :
Aime les photos Polaroïd parce qu’elles sont
uniques. Fanatique de photo d’art en
général.
Lion ascendant lion.
N’a pas de tatouage « eh oui, on est en
minorité maintenant sur une plage lorsqu’on
n’a pas de tatouage! ».
Aimerait avoir la Palme d’or et/ou un
César.
Déjeune tous les jours dans un restaurant
japonais.
Nage une demi-heure par jour en piscine. Aime
Polanski : « mon fils s’appelle Roman et ma
nièce Tess, ce n’est pas innocent ».
A 16 ans, a placé Simone Signoret, Yves Montant,
Grace Kelly et Louis Aragon à l’Olympia : « ce
sont des moments que je n’oublierai pas ».
Sa femme Sarah Lavoine, architecte
d’intérieur, dessine des canapés »Blabla ».
A reçu en cadeau de Bambou et Lulu Gainsbourg un
bouddha.
Parrain de l’association Autiste sans
Frontières – « L’un des enjeux majeurs
pour ASF est d’amener l’opinion publique
à changer son regard sur l’autisme et de
démontrer qu’avec une prise en charge adaptée,
l’enfant autiste peut progresser, acquérir une
véritable autonomie, des habilités sociales,
scolaires et devenir à terme un citoyen à part
entière, presque comme les autres. »
ACTU
CINÉ
Sortie le 12 décembre
« Si c’était lui » D’Anne-Marie
Etienne
avec Marc Lavoine, Carole Bouquet et Florence
Foresti
Actuellement
Le coeur des hommes 2
de Marc Esposito
CD
Marc en solo
Marc en duo
Le coffret