NATATION SYNCHRONISÉE
Cigale Mag N° 30
Novembre-décembre 2009
À la Piscine de la Cour des Lions, la beauté olympique de Macha Kozik dispense les cours de natation synchronisée où la gent féminine, de 6 ans à 30 ans et plus, peut rêver d’un destin de ballerine aquatique.
Les ballets hollywoodiens d’Esther Williams et
les prestations olympiques de Muriel Hermine
n’ont jamais eu raison des sarcasmes français.
Ici, le sport se célèbre à l’apéro avec très
peu d’eau. Ainsi, dans l’esprit de nos
compatriotes, la natation synchronisée se
réduit-elle à une prestation kitsch quelque
part entre le concours de Miss Camping et un
défilé de majorettes. Dommage quand on
approche cette discipline très physique
enseignée à Paris par la belle Russe Macha
Kozic, ex-ballerine aquatique aux côtés de la
blanche Hermine, interprète pour arrondir les
fins de mois et meneuse de revue d’une troupe
de jeunes filles non moins jolies ; et
notamment Adèle, 18 ans parvenue à concilier
ses goûts pour la danse et la natation.
« C’est un sport où l’on utilise tous les
muscles mais qui, contrairement aux autres,
délasse profondément en sculptant le corps
comme aucun autre, et sans le moindre
traumatisme ».
Devant la plastique parfaite des 12
adolescentes immergées dans le bassin, on ne
doutera pas des vertus de ces chorégraphies
ardues mais harmonieuses où l’on cultive l’art
du grand écart, des « verticales », du «
ballet legs » et du « rétropédalage ». Pour
Macha qui fit son apprentissage à
Saint-Pétersbourg dès l’enfance, jusqu’au
niveau olympique, la plupart des filles
viennent à la natation synchro parce qu’elles
ont vu un spectacle et qu’elles trouvent cela
joli. « Beaucoup n’ont pas idée de la
difficulté physique. Certaines s’en vont, mais
beaucoup restent, surtout quand elles ont
commencé vers 7 ans. Mais nous avons des
femmes de 35-40 ans venues pour harmoniser le
corps. » Peu ou pas d’hommes, bien que ceux-ci
ne soient pas interdits. Seule, la peur du
ridicule (ainsi ce garçon croisé, venu
s’initier, sans conviction, au milieu de
toutes ces nymphettes) découragera, on
l’espère, les éventuels Noureïev aux pieds
palmés.
Le « plaisir » en question n’empêche pas une rigueur toute slave dont quelques géniteurs gnangnans s’émeuvent parfois. Au pays de l’enfant roi et des cellules psychologiques, les chères têtes blondes ne sauraient essuyer la moindre remontrance. Mais la plupart des parents se félicitent de cet enseignement rigoureux lorsque le spectacle de fin d’année vient couronner 3 trimestres d’entraînement. Alors, pour un jour ou un soir, la piscine municipale se métamorphose en fontaine de jouvencelles, débordant de naïades galbées qui exécutent leur chorégraphie dans une joie solaire. Les applaudissements et les flashs crépitants raisonnent aux oreilles de Macha comme autant de médailles. Cette féminité sublimée par la danse et l’eau, c’est à elle, et elle seule, que les débutantes maladroites la doivent…
35, rue Charlot –
75003 Paris
Tél. 01 42 77 12 07 – 08 75 41 00 97[email protected]
www.cascs.fr
Lieu des cours :
Piscine St Merri (IVe) :
lundi 17 h 15 – 18 h 30 (initiation)
–
mardi 17 h 15 – 18 h 30 et 18 h 30
– 20 h 15
et
Piscine de la Cour des Lions
(XIe) :
mercredi 19 h 30 – 21 heures (+ 15 ans
& adultes) – vendredi 19 h 30
– 22 heures.
Prix en moyenne 350 € par an licence et
assurance comprises.