Un brasseur sachant brasser

O’NEIL

Cigale Mag N°33
Mai-juin 2010

 

Juste derrière Saint- Sulpice, le O’Neil tire une fierté de bon aloi à tirer des demis artisanaux.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser imaginer, la rue des Canettes n’est pas le paradis de la beuverie jusqu’à plus soif et des lendemains qui chantent faux… Ce serait même plutôt l’inverse, puisqu’il y a quinze ans, c’est dans cette rue, au numéro 20, que se sont ouvertes les portes du O’Neil, spécialiste ès bières et flammekueches.

QUATRE BIÈRES, UN SAVOIR-FAIRE
Avec ses airs de pub irlandais comme on en trouve des dizaines dans Paris, le O’Neil affiche d’emblée son originalité lorsque, à peine entré, on passe à gauche un imposant brassin en cuivre. Contenance : 800 litres. En effet, ici, pas de canettes. Pas non plus de bouteilles, non : le O’Neil fabrique sa propre bière et ne sert que sa production. Si donc vous commandez un demi (et c’est probablement ce que vous ferez), on ne vous serinera pas la traditionnelle valse des marques – on vous demandera simplement si vous préférez la blonde, la blanche, l’ambrée ou la brune. « En France, il y a une culture de l’artisanat qu’on retrouve dans la gastronomie, nous explique Jean-Philippe Malle, le maître brasseur du lieu. Si les gens sont curieux de goûter une bière artisanale, c’est parce qu’ils recherchent un produit de qualité. »

DES SAVEURS PRÉSERVÉES
Et la qualité est là, puisque la bière qu’on vient de vous servir était encore dans les tanks de garde deux minutes plus tôt. N’ayant pas pour vocation d’être conservée, elle n’a pas été pasteurisée – et quand on sait tout le mal nécessaire que la pasteurisation fait aux saveurs…
« Nos bières se doivent d’être irréprochables, continue Jean-Philippe. Comme on est au plus près des clients, on n’a pas le droit à l’erreur. Mais c’est très motivant. Quand on tente quelque chose de nouveau, on sait à quoi s’en tenir dès les premiers verres qu’on sert. » Ainsi, il y a sept mois, après des soirées qu’on imagine plutôt animées, à faire jouer à ses amis le rôle de cobayes, Jean-Philippe décida qu’il était temps de modifier sa recette de Blanche. Et si ses amis, pendant les essais, avaient l’air ravis, ses clients aujourd’hui ne le sont pas moins…O’Neil
20, rue des Canettes
Paris VIe
M° Saint-Sulpice

01 46 33 36 66

http://www.oneilbar.fr