Combat médiéval
Cigale Mag n° 53
Le 30 mai prochain, l’altier Château de
Vincennes accueillera le Tournoi de Béhourd.
Ce sport de combat médiéval revient
aujourd’hui en France, sa terre
d’origine…
Réunis au sein de la Fédération Française du
Béhourd, la centaine de chevaliers et
damoiselles de notre bon royaume s’en
donnent à cœur joie au cours de vrais
combats en habits d’époque avec de vraies
armes (haches, épées et hallebardes non
tranchantes) et de vraies sensations fortes.
Histoire et bagarre
Le site internet de la Fédération Française
de Béhourd (FFB) est une belle vitrine
prompte à déclencher les vocations chez les
amateurs d’histoire et de joutes musclées.
Edouard Eme, le Président de la FFB, ne dit
pas autre chose puisque lui-même, venu des
milieux amateurs de la reconstitution
historique avoue (sous la torture) qu’il est
venu au Béhourd par goût de l’histoire et de
la confrontation physique.
« L’aspect martial, et le goût du combat
dans un contexte historique ont décidé de
mon adhésion à cette discipline que j’ai
découverte en voyageant dans les Pays de
l’Est, où le combat n’est pas scénarisé et
« pour de faux » comme dans les fêtes
médiévales en France. Là-bas, et désormais
au sein de la FFB, les combats obéissent à
des règles très strictes. » Dans le civil, cet étudiant en Culture,
Patrimoine et Tourisme n’a guère le loisir
de se battre avec ces épées, haches, vouges,
fauchons et hallebardes que la centaine de
licenciés en France peut se procurer pour
moins de 1 000 € sur des sites
spécialisés.
De vraies armes en métal, bien solides mais non tranchantes comme le stipule le règlement. Pour s’en protéger, une armure, des cottes de maille, des casques et autres protections d’époque complètent la panoplie pour l’objectif : mettre au sol les adversaires. À la fi n du tournoi, l’équipe qui a encore au moins un combattant debout a gagné. « C’est un sport avec des codes, des arbitres, une organisation internationale. Tout est codi fié et très bien encadré sans risque de débordement. Se prendre un coup de hache sur le casque ou le bouclier n’est pas plus douloureux qu’un coup de poing à la boxe », ajoute-t-il, rassurant.
De vraies armes en métal, bien solides mais non tranchantes comme le stipule le règlement. Pour s’en protéger, une armure, des cottes de maille, des casques et autres protections d’époque complètent la panoplie pour l’objectif : mettre au sol les adversaires. À la fi n du tournoi, l’équipe qui a encore au moins un combattant debout a gagné. « C’est un sport avec des codes, des arbitres, une organisation internationale. Tout est codi fié et très bien encadré sans risque de débordement. Se prendre un coup de hache sur le casque ou le bouclier n’est pas plus douloureux qu’un coup de poing à la boxe », ajoute-t-il, rassurant.
Les passionnés
Ce retour au passé, passe d’abord par des
lectures érudites, l’observation de
l’histoire, des recherches héraldiques et la
signi fication des symboles.
« Nous avons remis au goût du jour les
tournois, ces combats entre chevaliers qui
se déroulaient dans une plaine. Nous
sommes très attentifs au contexte, nous
prenons garde à ne pas organiser nos
spectacles dans une salle polyvalente ou
un gymnase. Il faut, pour que le spectacle
soit à la hauteur, un cadre médiéval, le
parc d’un château, un lieu patrimonial
avec une haute signi fication culturelle.
C’est aussi le cas pour nos équipements où
nous ne souffrons pas les anachronismes.
Il n’est pas possible de mélanger des
protections du XVe siècle avec un casque
du XIIIe par exemple… »
Guillaume Robiquet, pionnier du genre en France avec Edouard Eme, se souvient des premiers entraînements dans un square du XXème arrondissement. « C’est sûr que nous ne passions pas inaperçus ! Quelques amis en train de se mettre sur la fi gure avec des haches et des épées, ça change des fl âneurs en goguette ! »
Guillaume Robiquet, pionnier du genre en France avec Edouard Eme, se souvient des premiers entraînements dans un square du XXème arrondissement. « C’est sûr que nous ne passions pas inaperçus ! Quelques amis en train de se mettre sur la fi gure avec des haches et des épées, ça change des fl âneurs en goguette ! »
Guillaume, lui aussi, vient de la
reconstitution historique, puisqu’il est
dessinateur/graveur au sein des Monuments
Historiques.
« L’amour de l’histoire médiévale, le
goût des sports de combat et la recherche
des racines de la culture européenne sont
les trois raisons qui m’ont amené au
Béhourd. Je ne crois pas que l’Européen
d’aujourd’hui soit moins bagarreur que
celui du Moyen Âge. Moins raf iné
peut-être, puisque l’époque médiévale a
été, quoi qu’on en dise, une sorte
d’apothéose de la civilisation européenne,
mais pas moins enclin à l’affrontement
physique : regardez l’engouement que
connaît la boxe ! »
La grande originalité du Béhourd et de ses pratiquant(e)s tient à ce triptyque alliant goût du combat, de l’histoire et de la culture. Des marchés médiévaux, dont un annuel à Pontoise, proposent des équipements, de la nourriture, des bijoux et des armes. Ce retour vers le futur de tous les médiévistes français, et européens en général, complète les fêtes du Béhourd, discipline où les jeunes femmes peuvent également endosser l’armure. En attendant le prochain tournoi de Vincennes, nos gentilshommes s’entraînent au Bois de Vincennes. C’est plus proche que Brocéliande – même si, à en croire la chronique, c’est plutôt moins bien fréquenté !
La grande originalité du Béhourd et de ses pratiquant(e)s tient à ce triptyque alliant goût du combat, de l’histoire et de la culture. Des marchés médiévaux, dont un annuel à Pontoise, proposent des équipements, de la nourriture, des bijoux et des armes. Ce retour vers le futur de tous les médiévistes français, et européens en général, complète les fêtes du Béhourd, discipline où les jeunes femmes peuvent également endosser l’armure. En attendant le prochain tournoi de Vincennes, nos gentilshommes s’entraînent au Bois de Vincennes. C’est plus proche que Brocéliande – même si, à en croire la chronique, c’est plutôt moins bien fréquenté !