La rose de Damas

Histoire de fleurs

Utilisées depuis des milliers d’années pour leurs fragrances et leurs valeurs romantiques, les roses de Damas parfument toujours avec intensité et sérénité l’économie locale.

Sabine Corvec

L’origine de la « Rose de Damas » se perd dans la nuit des temps ; et d’aucuns avancent que son introduction en France serait due à Robert de Brie à son retour des Croisades en 1254. D’autres évoquent le Comte de Champagne Thibaut le Chansonnier, revenu lui aussi des Croisades, en 1239, qui en fit la « Rose de Provins ». Où se situe la réalité quand on dit encore que les Romains l’utilisaient déjà. Associée à de nombreuses légendes et à la Chrétienté, la fleur sacrée est aussi vieille que Damas, la ville habitée la plus ancienne au monde, où son huile et son parfum célèbrent la féminité, et se noient dans des tisanes en phase avec les effluves de narguilé. Jadis, ses pétales, récoltés un à un à l’heure de la rosée, contribuaient à la concoction de diverses médications et douceurs toujours célébrées, aussi bien à Provins qu’à Damas.
Dans la grande famille des roses syriennes, la rose damascène, et sa petite sœur, la rose sultani (plus claire mais aussi plus odorante), profitent des propriétés qu’offrent leurs pétales pour extraire des parfums uniques dont les touristes peuvent profiter en achetant les tisanes, les huiles et, of course, les parfums à l’eau de rose.
La capitale syrienne n’a d’ailleurs pas oublié de cultiver cet héritage visible dans les patios des restaurants et dans les innombrables palais. Enfin, elle est omniprésente dans le souk aux épices où son parfum persistant se mélange aux mille fragrances orientales qui composent un bouquet capiteux et unique.