Boxe française et canne
Cigale Mag N°3
Mai 2006
L’enseignement de la canne comme sport de combat est une autre originalité de cet univers en dehors du temps.
A 65 ans, Jean Lafond en parait 50 à peine; le sourire est franc et la poignée de main solide et directe comme une de ces « droites » que les amateurs de boxe française s’assènnent sur le parquet de la salle lambrissée.
Sport à l’ancienne
D’emblée, l’ambiance qui se
dégage ici invite à une station plus longue
car, contrairement à la plus part des lieux
consacrés à la perte des calories et au
sport, ce gymnase à l’ancienne est au
antipodes des usines à muscles et des
centres narcissiques qui pullulent. Un
univers d’hommes largement égayé par
la présence de femmes jeunes et moins
jeunes, qui viennent ici pour les cours de
gymnastique conduits par jean, les cours de
boxe ou de « Panache » -un sport de combat
mis au point par son père et lui-même.
Ici, les critères sont informels mais très
strictes qui bannissent les excités et les
play-boys à un neurone.
« Ici, il n’y a que des amis et des
gens bien élevés ; on vient chez moi par
le bouche à oreille ». Clovis Cornillac a longtemps boxé sous le
ventilateur BHV et un autre acteur, plein de
tics et arrogant, a été viré manu militari
en même temps que l’équipe de tournage
envahissante qui l’accompagnait.
L’ambiance encore, bon enfant et
pittoresque, quasi familiale et « parigote »
que n’aurait pas reniée Michel
Audiard.
Ainsi, à tel gymnaste au physique de Tonton
flingueur à qui l’on demande pourquoi
il vient depuis trente ans et qui répond
avec une verve Titi : « Pour ne pas avoir à
répondre à ce genre de questions… ».
Les instruments de musculation ne portent pas le chrome clinquant des années frime et les vestiaires consistent en une valise noire pour chacun des adhérents où son nom est inscrit. « Je suis emmerdé, commente Jean, parce qu’on en trouve plus dans le commerce…». Surréaliste, avez-vous dit ?
Gentilshommes duellistes
L’originalité et la désuétude
imprègnent cet univers unique dont
l’exclusivité est renforcée par la
pratique de la canne, discipline rare et
spectaculaire née après que Louis-Philippe
décidât d’interdire le port de
l’épée aux aristocrates au profit du
pommeau; leur zèle à se provoquer en duel
demeure à ce jour la justification la mieux
fondée. Christophe, un des élèves bientôt
malmené par Jean, l’assure : « Les
marques causées par les coups disparaissent
au bout de deux jours… ». C’est en
effet plus inoffensif qu’un coup
d’épée et que l’escrime dont
le
combat de canne s’inspire largement.
antagonistes qui s’assènent les coups de bâton avec enthousiasme et bonne humeur sans jamais songer à retenir leurs coups. Chez Jean Lafond, les gentilshommes ne sont pas les seuls autorisés à se mettre sur la figure puisque le beau sexe, de 13 à 60 ans, pratique aussi ces quadrilles gracieux et redoutables prompts à enflammer
l’imagination…
Jean Lafond ne gagne pas que les duels, il gagne aussi à être connu ; alors, tentez votre chance…
en 1 date
Janvier 1968 : Création de sa salle de sport Jean Lafond.
en 1 lieu
Salle de sport Jean Lafond
Inscription
À l’année : de 650 à 800 €
Valise vestiaire : 60 €
Au trimestre : de 200 à 300 €
Salle Lafond
24/26, rue d’Enghien – Paris
Xe
Tél : 01 47 70 95 95
M° Bonne Nouvelle