XVIIème : l’âge de raison 9

20H00 Rue Daru : Moscou-sur-Seine

La morne plaine Monceau est un désert haussmannien qui court le long du nec plus ultra boulevard de Courcelles (inaccessible à un journaliste de Cigale) qu’on quittera provisoirement, ainsi que notre XVIIe, pour la rue Daru, bastion russe et orthodoxe où culmine la magnifique cathédrale Saint Alexandre Nevski, ornée de coupoles d’or et d’icônes. Une petite école primaire attenante libère ses élèves qui s’en vont retrouver leurs babouchkas belles comme Adriana Karambeu en piaillant dans la langue de Tolstoï ; des Popes immenses et barbus font des allers et retours entre Dieu et les siens. En face, deux restaurants éminemment russes, dont le Daru, propriété de Dominique Mallet. En salle, Jean-Pierre accueille – paradoxalement – très peu de Russes mais des avocats ou hommes d’affaires français même si ceux-ci « peuvent être accompagnés de jeunes filles russes ». La nuance est assez explicite mais n’entache pas la bonne réputation de cet établissement aux couleurs chaudes prisé des gourmets. « Le Daru, nous confie Jean-Pierre, a été le premier restaurant – et épicerie – russe fondé par un officier de la Garde de Nicolas II qui avait fui la Révolution de 1917. C’était ici, et pas ailleurs, que les Russes Blancs pouvaient trouver du saumon, de la vodka, du caviar. Il ne faut pas oublier que les chauffeurs de taxi de la G7 étaient tous Russes et que la station principale était avenue Wagram à côté. C’est ainsi que le quartier est devenu russe de 1918 jusqu’en 1980. D’ailleurs, notre patron avait un grand-père russe qui l’amenait ici quand il était enfant. »
Un choix de cinquante vodkas est à votre disposition ainsi qu’une belle palette de produits d’épicerie fine. Sans parler, bien sûr, d’une gastronomie « russo-russe ». La meilleure de Paris. Ne pas manquer les Pâques russes et leurs fêtes.

le Daru
19, rue Daru
75017 Paris

01 42 27 23 60
www.daru.fr
Déjeuner à partir de 29 €
Carte à partir de 45 €